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Vin Bio et bulles du domaine de l’Ocre rouge

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Qu’est venu faire ici ce jeune champenois loin du frimas des terres endormies de brouillard ? Se réchauffer près des gorges illuminées du Gardon ? Rafraîchir les nôtres d’« un bon champagne », commentent les amateurs de ses mousseux tout en finesse.

Sur le plateau de Dions, en garrigue sauvage, à mi-chemin entre Nîmes et Uzès, Aymeric et sa femme produisent des vins en culture biologique d’une étonnante typicité. « Je savais que la région était propice à la création de vins, que je pourrais m’y exprimer librement en tant que vinificateur ». La famille Beaufort crée du champagne depuis des générations et fut à l’avant-garde des préoccupations écologiques. Après des études à Montpellier, le petit-fils a repris une partie des machines et outils du grand-père et le chemin de leur passion.

Des bulles !

« Nous avons l’impression de nous aventurer, parce qu’il y a toujours des changements. La vigne ne raconte jamais la même histoire. Elle nous déroute et nous séduit. Souvent je la guette… Un peu comme un animal aux aguets. Vivre au contact de la nature, c’est épouser ses variations qui sont imprévisibles avec les méthodes de vinification naturelle. Ce n’est pas facile, mais c’est beau ».

Une autre beauté se livre à la dégustation. Le goûteur que je suis l’écoute pieusement car elle vient du langage. Le champagne surtout fait parler tous les sens. L’oreille déjà sursaute au fracas victorieux du bouchon et glisse vers le frissonnement d’une mousse, élégante, aérienne, le verre bruisse en decrescendo, la dentelle des bulles, elles dansent… « La Perle » montre une belle transparence, un jaune cristallin, l’attaque est élégante sur des bulles fines en abondance, exhale une saveur subtile qui dure en bouche. « La perle noire » caresse l’oeil de sa robe saumon, un premier nez fruité, de baies acides et mûres, un amer rafraîchissant en finale.

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Au domaine

Le domaine de L’Ocre Rouge (en référence à l’argile entourant les galets de quartz) nous offre deux vins effervescents de grande qualité, à partir des cépages nobles du champagne : le Pinot noir (raisin noir à jus blanc) donne corps et puissance, les arômes de fruits rouges ou de sous-bois ; le Chardonnay les arômes délicats de fleurs blanches, les notes d’agrumes, parfois de beaux amers, une fraîcheur minérale.

Néanmoins notre viticulteur ne s’en laisse pas conter, « autant de nez, autant de jugements de goût ; je retiens évidemment la comparaison élogieuse avec un bon champagne, et que tous mes vins sont jugés atypiques ».

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‘’Je suis venu ici pour cultiver l’AUTHENTIQUE et l’ATYPIQUE’’ pourrait dire ce Jean de Florette des temps modernes qui, savant à la main heureuse, réussit avec succès en Occitanie. Santat ! A la vòstra !

 

 

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Elsa Anterieux, Mystère Mijoté et confitures

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Sur la Corniche des Cévennes, route mythique s’il en est, Elsa a créé une jolie conserverie artisanale dont les confitures, marmelades, délices et confits sont si près du fruit pur ou du légume que votre palais entre dans un jardin. « Mystère mijoté » est le nom donné à ses savants mélanges de saison où plantes et épices sur l’étiquette intriguent jusqu’à la bouche conquise qui n’a plus de question. « Melon à la verveine », « Confiture safranée » de groseille ou d’orange douce, « fraise à la cardamome »…, si sa petite boutique cultive les associations heureuses, vous serez également surpris par ce que vous croyiez connaître. La prune, l’abricot, la figue ou la châtaigne, l’églantine et toutes les baies sauvages, l’oignon même livrent des parfums inédits.

Le secret d’Elsa ?

Une certaine exigence de « ne pas dénaturer ce que la terre produit de bon. J’ai toujours à l’esprit le premier goût, la découverte d’une fraise des bois, sa manière de nous envahir le palais, notre désir de recommencer, d’être à nouveau surpris, de respirer le goût, de manger l’odeur de la fraise. Ma formation de diététicienne m’a sans doute aidée aussi à transformer le moins possible le produit naturel. En même temps je crois que nos aïeuls savaient faire. J’aime beaucoup quand les gens retrouvent le goût de l’enfance, le pot de confiture de la grand-mère, les odeurs du jardin ».

Un savoir-faire local

A Sainte-Etienne-Vallée-Française, notre confiturière cultive elle-même tout ce qu’elle peut et travaille avec les producteurs locaux  lorsque les framboises manquent, entre  autres bonnes choses. Elle les connaît bien, apprécie leur travail et choisit toujours les fruits les plus doux afin de réduire l’apport de sucre rajouté. « C’est la mesure du réfractomètre qui arrête la cuisson. J’ai ainsi un bon équilibre entre la conservation du produit et le goût naturel. Cela semble un peu scientifique mais mon brevet agricole me sert dès que je plante une graine, en plus des enseignements d’une famille terrienne, ma grand-mère avait des terres dans l’Hérault. Aujourd’hui j’ai l’impression de faire plusieurs métiers, je suis pour une part cuisinière, commerçante ; et marcheuse, tout ne se cueille pas au jardin ».

Elsa, nous en sommes sûrs, fera du chemin, et plus vite qu’à dos d’âne, l’animal de son compagnon, lequel organise ballades et bivouacs sur le chemin méditatif de Stevenson.

« Cela me plaît de partager sa passion, et un bon moment avec les randonneurs. On va les rejoindre le soir, on apporte du foin et de l’eau pour les bêtes, moi je confectionne des paniers-repas, les gens nous attendent, je n’oublie pas les confitures du petit-déjeuner ». L’avenir ? Elle souhaite, à côté du chaudron, installer au sein de l’atelier une sorbetière et immortaliser le goût des fruits dans une glace vive en saveurs, sans colorants. Sur la Corniche des Cévennes, route mythique s’il en est, le mythe deviendra-t-il pour une part celui des sorbets d’Elsa ? Nous lui souhaitons de tout cœur en mangeant « à la régalade » l’une de ses délicieuses préparations mijotées.

Elsa